Variations du courant circum-antarctique (ACC) et de l'ocean austral dans le secteur Kerguelen lors de la deglaciation et des derniers cycles climatiques
Alain Mazaud  1@  , Elisabeth Michel  1@  , Martine Paterne  1@  
1 : Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement [Gif-sur-Yvette]  (LSCE - UMR 8212)  -  Site web
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), CEA, CNRS : UMR8212
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L'objectif des campagnes IndienSud à bord du Marion Dufresne dans le secteur des Kerguelen est de documenter la variabilité passée de l'océan austral dans ce secteur, en particulier celle du courant circum Antarctique (ACC), avec un focus sur la dernière déglaciation. Les comparaisons avec les enregistrements obtenus dans d'autres régions du globe permettent d'examiner les mécanismes climatiques mis en jeu, en particulier les relations de phase entre océan et atmosphère, aux échelles régionale et globale.

Les variations passées de l'ACC sont examinées en utilisant les méthodes du magnétisme environnemental qui tracent les variations passées de la quantité et de la taille des grains magnétiques transportées par ce courant. Les isotopes de l'oxygène et les assemblages de foraminifères tracent les changements hydrologiques et de température. Le mélange vertical est tracé par le 13C. Une chronologie précise sera obtenue a partir de datations radiocarbones, complétées par des corrélations régionales (via la susceptibilité magnétique)

Les résultats montrent que l'ACC était plus fort aux époques glaciaires que pendant les interglacaires au cours des 600 000 dernières années au moins. Ce schéma est oppposé à celui pour l'eau profonde en Atlantique Nord au sud du Groenand (courant WBUC). Cela suggère une antiphase à l' échelle des cycles de Milankovitch, avec une forte circulation d'eau profonde dans l'Atlantique Nord quand l'ACC était faible dans l'océan sud, et vice et versa. Les résultats montrent aussi que les variations de la température et du mélange vertical ont précédé les changements de l'ACC pendant la dernière déglaciation, et que ces changements sont étroitement liés à ceux du du CO2 dans l'atmposphère.

Cette étude est financée par le programme INSU-LEFE ”DYNACC” et par un programme franco-suédois.


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